Le journaliste Gilles Lantier, aujourd'hui âgé de trente-cinq ans, est déprimé. Presque tous les jours, il se réveille à l'aube et son cœur bat avec ce qu'il appelle la peur de la vie. Il a une apparence attrayante, une profession intéressante, il a réussi, mais il est rongé par le désir et le désespoir désespérés. Il vit dans un appartement de trois pièces avec la belle Eloise travaillant comme mannequin, mais il n'a jamais eu de proximité spirituelle avec elle, et maintenant elle a cessé de l'attirer même physiquement. Lors d'une soirée avec son ami et collègue Jean Gilles, allant se laver les mains dans la salle de bain, il a soudain ressenti une horreur inexplicable à la vue d'une petite barre de savon rose. Il tend la main pour le prendre et ne peut pas, comme si le savon s'était transformé en une sorte de petit animal nocturne, tapi dans l'obscurité et prêt à ramper le long de son bras. Alors Gilles découvre que, très probablement, il développe une maladie mentale.
Gilles travaille au département international du journal. Des événements sanglants ont lieu dans le monde, éveillant un sentiment d'horreur chatouillant chez ses frères, et il n'y a pas si longtemps, il haletait aussi volontiers avec eux, exprimant son indignation, mais maintenant il ne ressent que de la frustration et de la contrariété de ces événements parce qu'ils distraient son attention de son propre drame authentique. Jean remarque que quelque chose ne va pas avec son ami, essayant de le secouer d'une manière ou d'une autre, conseille soit de partir en vacances, soit de partir en voyage d'affaires, mais en vain, car Gilles n'aime aucune activité. Au cours des trois derniers mois, il a pratiquement cessé de sortir avec tous ses amis et connaissances. Le médecin, que Gilles a contacté, a prescrit un médicament juste au cas où, mais a expliqué que le principal remède à cette maladie est le temps, il suffit d'attendre la crise et, surtout, de faire une pause. Eloise lui donne le même conseil qui, il y a quelques années, avait aussi quelque chose de similaire. Gilles finit par entendre tous ces conseils et va se reposer avec sa sœur aînée Odile, qui habite dans un village près de Limoges.
Lorsqu'il y vit, sans amélioration aucune, pendant deux semaines, sa sœur l'emmène visiter Limoges, et là Gilles rencontre Natalie Silvener. La beauté aux cheveux roux et aux yeux verts, Natalie, l'épouse d'un magistrat local, se sent la reine du Limousin, c'est-à-dire la région historique de la France, dont le centre est Limoges, et elle aime le Parisien en visite, également journaliste. D'ailleurs, à première vue, elle tombe amoureuse de lui. Mais cette fois, le briseur de cœur Gilles n'a pas le moindre penchant pour les aventures amoureuses, et il s'enfuit. Cependant, le lendemain, Natalie elle-même rend visite à sa sœur. Entre Gilles et Natalie, une relation amoureuse s'établit rapidement, dans laquelle l'initiative lui appartient en permanence. Gilles a les premiers signes de reprise et un regain d'intérêt pour la vie.
Pendant ce temps, à Paris, son journal a quitté la place du chef de la rédaction, et Jean propose la candidature de Gilles, qui doit donc rentrer d'urgence dans la capitale. Tout fonctionne parfaitement et Gilles s'affirme au pouvoir. Cependant, bien qu'il ait longtemps rêvé de cette promotion, ce succès ne le préoccupe plus trop maintenant. Car avec ses pensées, il est à Limoges. Il se rend compte qu'il est sérieusement tombé amoureux, ne trouve pas de place pour lui-même, appelle constamment Natalie. Et il explique la situation à Eloïse, qui, naturellement, souffre gravement du besoin de se séparer de Gilles. Cela ne prend que trois jours et Gilles se précipite déjà à Limoges. Les vacances continuent. Les amoureux passent beaucoup de temps ensemble. Une fois que Gilles est à une soirée organisée par les Argentins dans leur riche maison, où, comme le note le regard expérimenté du journaliste, ce n'est pas le luxe que le Parisien ne pouvait pas surprendre du tout qui a été supprimé, mais le sentiment d'une prospérité durable. Ce soir, Gilles a une conversation avec son frère Natalie, qui lui avoue franchement qu'il est désespéré car il considère Gilles comme un égoïste faible et volontaire.
Natalie avait précédemment exprimé sa volonté d'abandonner son mari et d'aller au moins après Gilles au bout du monde, et cette conversation pousse Gilles à des actions plus décisives, et il décide de l'emmener chez elle dès que possible. Enfin, les vacances se terminent, Gilles s'en va, et trois jours plus tard - pour garder les apparences - Natalie vient le voir à Paris. Cela prend plusieurs mois. Gilles est progressivement maîtrisé avec un nouveau poste. Natalie visite des musées, des théâtres, visite les sites touristiques de la capitale. Ensuite, il obtient un emploi dans une agence de voyages. Pas tellement à cause de l'argent, mais pour rendre votre vie plus significative. Tout semble bien se passer, mais la première fissure apparaît à cet égard. Le rédacteur en chef, propriétaire du journal, qui a invité Gilles, Natalie et Jean à dîner, cite Champhor avec suffisance, affirmant que ces mots appartiennent à Stendhal. Natalie, une femme bien lue et en même temps intransigeante, le corrige, ce qui provoque du mécontentement tant pour le patron que pour le personnage faible, enclin à adapter Gilles. Et en général, il est de plus en plus aux prises avec les contradictions qui le déchirent. Un conflit mûrit dans son âme entre l'amour de Natalie, la gratitude envers elle pour sa guérison miraculeuse et le désir de son ancienne vie libre, une soif de liberté, un désir de se sentir indépendant et de communiquer davantage avec des amis, comme autrefois.
Ayant été à l'occasion de la maladie et de la mort de sa tante à Limoges, où son mari la persuade de rester, Natalie brûle tous les ponts derrière elle et fait le choix final en faveur de Gilles. Une étape imprudente, car elle se transforme bientôt. Un matin, Gilles arrive à l'éditorial brillant: la veille, il a écrit un très bon article sur les événements en Grèce liés à l'arrivée au pouvoir des «colonels noirs». Il le lit à Natalie, elle admire cet article et Gilles sent une recrudescence. C'est très important pour lui, car pour la dernière fois, il a eu quelque chose comme une crise de création. L'article a été salué par le rédacteur en chef et Jean. Et après avoir publié un numéro de journal ce jour-là. Gilles invite Jean chez lui. Ils s'installent dans le salon, boivent du Calvados, et là Gilles découvre une irrésistible envie de psychanalyse. Il commence à expliquer à Jean qu'une fois que Natalie l'a beaucoup aidé, l'a réchauffé et l'a ramené à la vie, mais que maintenant sa tutelle l'étrangle, son impériosité, sa franchise et son intégrité lui sont un fardeau. Dans le même temps, il admet qu'il n'a rien à reprocher à sa petite amie, qu'il est lui-même plus susceptible de blâmer, ou plutôt, son caractère lent, faible et instable. À cette analyse, comme le note l'auteur. Le logement devrait ajouter qu'il ne peut même pas imaginer la vie sans Natalie, mais dans un élan de fierté et de complaisance, voyant la sympathie évidente d'un ami et compagnon buveur, il se soulage de cette reconnaissance. Mais en vain. Parce qu'ici, il s'avère que Natalie à ce moment n'était pas du tout du travail, comme ils l'avaient supposé, mais à proximité, dans la chambre, et avait entendu toute la conversation du début à la fin. C'est vrai, sortir avec des amis, elle ne leur a pas dit ça. Elle semble calme. Après avoir échangé deux ou trois mots avec des amis, elle quitte la maison. Quelques heures plus tard, il s’avère qu’elle n’allait pas du tout au travail, mais elle a loué une chambre dans l’un des hôtels et y a pris une énorme dose de somnifères. Elle ne peut pas être sauvée. Gilles a son billet de mort entre les mains: «Tu n'as rien à voir là-dedans, ma chère. J'ai toujours été un peu exalté et je n'aimais que toi. »